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Témoignage de Michel Courcot, entré à l'EPA en 1962

Publié le 10 juillet 2025 par Webmaster 20 lectures

Bonjour,

Mon témoignage va peut-être ternir l'image de l'EPA ou du moins refléter les souffrances psychologiques que j'y ai vécues. Mais cela ne m'a pas empêché d'adhérer à l'Association.

Je l'ai fait surtout pour remercier l'Armée de l'Air et à la mémoire de mon père mort pour la France, héros de la Deuxième Guerre mondiale.

Tout n'a pas été rose pour certains pipins...

Michel Courcot
Michel Courcot

Explications

J'ai intégré l'Ecole en septembre 1962, venant directement d'Algérie en juin de la même année. Mon père y était en poste à l'Etat major de l'Armée de l'Air. J'ai grandi dans la guerre d'Algérie et y ai perdu mon père.

Ma mère, veuve avec deux enfants, nous a mis en pension à l'EPA. Cela a été un choc pour mon frère et moi. Je voudrais dire que l'accueil de mes petits camarades n'a pas été des meilleurs. Je dirai même que j'ai été victime de la part de certains de ce qu'on appelle maintenant "harcèlement".

Moqueries de mon accent un peu pied noir, lit en portefeuille, en bout de table au réfectoire avec les miettes en guise de repas, aucun pour me soutenir. J'étais en souffrance psychologique mais pas de psychologue à l'EPA. Le professeur de maths un type horrible à vous dégoûter de la matière. Je me suis appliqué la devise : Faire Face !

J'ai redoublé deux fois en première et terminale. Mais j'ai enfin décroché le sésame avec mention AB. Dès la troisième je n'avais qu'une idée en tête : être médecin.

Quelle délivrance en quittant l'Ecole.

Quel bonheur à mon entrée en Faculté de Médecine à Lille. Je suis devenu ce que je voulais être : médecin généraliste. J'ai exercé pendant 35 ans, avec passion, mon métier dans le village natal de mon père. Je me suis marié et ai eu trois enfants dont un est médecin.

J'espère que l'Ecole s'est donné les moyens pour accompagner psychologiquement les élèves.

Je n'ai gardé contact qu'avec un Ancien qui a été un bon copain et m'a soutenu. Malheureusement il est décédé. Je pense à lui souvent. C'était un premier de classe.

Mon témoignage ne paraîtra sans doute pas dans Bruits d'Ailes mais je tenais à le faire. Je suis en retraite mais continue de m'investir dans une association de familles de personnes handicapées psychiques. Je vis à Paris,auprès de mon épouse,médecin elle aussi,de mes enfants et petits enfants.

J'ai toujours dans mon armoire mon béret de pipin.
Merci à vous qui donnez de votre temps à faire vivre l'AEPA.
Salut aux élèves actuels.

Cordialement.

Michel Courcot


NDLR : Notez que Michel malgré cela est un fidèle adhérent et nous aide depuis 2018. Merci Michel pour ce témoignage et pour ta fidélité.

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